La vie ne devrait pas être si difficile, si complexe. Elle est courte, et en regardant le temps qui passe, il m’est triste de constater à quel point nous luttons parfois simplement pour survivre.
Cette année a été un véritable tournant pour moi. J’ai beaucoup réfléchi et me suis remise en question. J’ai commencé à guérir de mes blessures, et ce processus est toujours en cours. En me regardant dans un miroir, j’ai réalisé que j’avais parfois blessé des personnes qui ne font plus partie de ma vie, et cela m’attriste. Cependant, je ne peux pas revenir en arrière ; je peux seulement continuer à m’efforcer de devenir une meilleure version de moi-même, jour après jour.
Si je devais donner un conseil, ce serait de ne pas perdre votre temps à être quelqu’un que vous n’êtes pas. Accordez-vous le pardon ainsi qu’à ceux qui vous ont fait du tort. La colère et la rancœur n’apportent rien de constructif. Pour ma part, cela fait un moment que je ne suis plus en colère contre les personnes qui m’ont blessée. J’essaie toujours de voir les choses avec du recul. Je peux ressentir de la colère, bien sûr, mais elle ne reste jamais. La colère ronge les cœurs et obscurcit la vie. Elle enferme notre cœur et l’empêche d’aimer.
Aimer est pourtant essentiel. Aimer, c’est aimer intensément : aimer son chez-soi, les gens, son pays, etc. N’ayez pas peur de donner votre cœur là où votre instinct vous guide, que ce soit dans votre travail, votre lieu de vie ou dans n’importe quelle relation.
C’est vrai que donner son cœur dans les relations d’aujourd’hui est souvent difficile. Nous portons tous des masques pour nous adapter, pour nous intégrer, ou tout simplement pour éviter de souffrir. Parfois, cela se produit même de manière inconsciente. Nous pouvons penser aimer quelqu’un d’autre, mais si nous n’avons pas guéri nos propres blessures, ce ne sont pas nos cœurs qui aiment, mais nos blessures. En fin de compte, ce n’est pas sincère.
Il est compliqué d’aimer sincèrement, car depuis notre enfance, nous avons appris à nous camoufler et à éviter nos émotions. Trouver une personne qui aime vraiment avec son cœur est rare ; cela peut même arriver une seule fois dans une vie. J’ai entendu des gens plus âgés dire qu’ils n’ont jamais vécu cela.
Aimer de tout son cœur, c’est se soucier sincèrement de l’autre, vouloir son bonheur sans rien attendre en retour. C’est apprécier la personne dans son entièreté, y compris ses parts d’ombre, et l’accepter telle qu’elle est avec patience, prêt à la soutenir sans attendre.
Je dois avouer que je n’ai jamais expérimenté cela pleinement, mais j’ai donné mon cœur à deux personnes dans ma vie : ma grande sœur, qui n’est plus présente, et un homme qui, pour moi, reste exceptionnel. Bien que quand il est parti, cela m’est fait ressurgir des blessures et que j’aie perdu le contrôle à ce moment-là, ce fût une expérience révélatrice. Aujourd’hui, je réalise que je me souciais vraiment de lui, et même s’il a choisi de ne plus faire partie de ma vie, j’espère chaque jour qu’il est heureux et qu’il va bien. C’est cela, se soucier sincèrement de quelqu’un, sans colère ni rancœur, seulement une profonde estime. La sincérité du cœur, c’est aussi ceci : se souvenir des bons moments, malgré le passé.
Je ne souhaite pas en dire plus, car cela reste personnel, mais cette personne, rencontrée en Corée, a profondément marqué ma vie et a changé ma vision de moi-même et du monde. J’ai appris tant de choses sur moi-même en travaillant sur mes parts d’ombre.
Mon dernier conseil serait de ne jamais vous priver d’ouvrir votre cœur à quelqu’un, sans attentes. Nous n’avons qu’une vie, et elle passe vite. Si nous devions disparaître demain, que risquons-nous de nous ouvrir à un ami ou à une personne qui nous tient à cœur ? Même si cette personne ne répond pas à notre ouverture, ce n’est pas grave, car la sincérité est rare aujourd’hui. Ce qui compte, c’est d’être sincère avec soi-même. Ne perdez pas votre temps et vivez chaque instant comme s’il était le dernier.
Je ne regrette pas d’avoir croisé chaque personne sur mon chemin. Je les remercie d’avoir, même brièvement, fait partie de ma vie.