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Dépression

La dépression est une partie de nous-même qui se sépare, sans qu’elle puisse retrouver le chemin, éclairant l’ombre qui obscurcit la vision.


Durant ma dépression je n’ai jamais pensé que je n’étais pas la seule à souffrir. Mon entourage subissait les flux de mes énergies négatifs, dans une incompréhension totale, comme si un voile avait séparé nos deux existences, vivant dans deux mondes séparés.

Ce n’est la faute de personne, je pense que mes parents et moi-même aurions été heureux de pouvoir entendre ces mots, « ce n’est pas votre faute ! ». La culpabilité se rajoutait à un monde déjà suffocant de non-dits, et d’une communication brisée.

Y a-t-il une solution ? Je crains que non. Ce que l’on oublie, c’est que chaque personne est unique, ce qui ne permet pas d’avoir LA solution au problème, mais d’apporter une aide dans son ensemble. Ne devons-nous pas considérer quand une personne est en dépression, qu’il n’y a pas 1 cœur blessé mais plusieurs. Comme peut-on guérir si l’entourage n’essaie pas de guérir non plus.

Bien que je n’ai pas eu l’aide escomptée, mon expérience de vie m’a fait grandir. Cela m’appartient et n’est pas une solution miracle. Nous avons tous quelque chose qui nous transcende, pour ma part le voyage m’a sauvé, mon aventure aux Etats-Unis a été un tremplin à la reconstruction de soi. Je dois rappeler que nous ne pouvons sauver personne si elle ne veut pas l’être. L’accompagner dans une bienveillance est la clé. Il ne faut pas non plus tout questionner, cherchant sans fin un coupable. Mais donnons beaucoup d’amour à ce qui a été blessé. Un disfonctionnement dans la communication est juste une blessure qui parle et qui doit être éclairée pour ne pas perdurer dans une situation qui ne ferait qu’empirer. Le respect des êtres que l’on aime à son importance. Sans s’en rendre compte on impose à l’autre ce que l’on désire, on laisse la peur contrôler la vie des êtres qui nous sont chers.

Mettre des mots quand on est en dépression est la chose la plus dure. C’est comme subir une tempête, nous devons attendre qu’elle passe pour y voir l’éclaircie. Dans ce flux des pensées lourdes qui pèsent chaque jour, il est plus difficile de comprendre un mot, une douleur. Nous nous sentons anéantis, fragiles face aux regards qui se posent sur nous. Un cri sourd raisonne sans cesse en nous. La peur du jugement, la peur d’être, viennent se rajouter à la vie qui semblait déjà bien trop lourde.

Il faut comprendre, que la douleur ressentie est difficilement descriptible. Ce qui creuse ce fossé encore plus profondément, avec ceux qui occupent nos vies. Je ne supportais pas d’être vue comme « dépressive », mais d’un autre côté j’avais besoin d’être comprise.

Voilà ce qui n’est pas aussi facile pour l’entourage, essayer de jongler entre avant et ce qu’il subit maintenant. De ne pas laisser reproduire certains comportements ou mots qui renforcent la dépression, mais aussi en faisant attention à ne pas changer ce qui fonctionnait avant. Il ne faut pas trop faire ressentir à la personne en mal être que quelque chose ne va pas. On se sent déjà bien trop misérable, et même parfois un mot bienveillant ne fait que nous renvoyer à ce qui ne va pas. La complexité d’une émotion est vécue fortement pour quelqu’un qui ne va pas bien. Le manque de confiance en soi peut parfois faire fuir la personne bien intentionnée, n’acceptant pas l’amour dans sa vie.

Avec du recul je pense que j’aurai voulu que l’on m’aide à avoir confiance en moi. Bien qu’aujourd’hui il me semble difficile que quelqu’un d’autre le fasse pour soi.

Le temps est aussi une des clés à la reconstruction, à la connaissance de soi, qui nous fait tant défaut pour accepter que nous fassions partie de ce monde. La dépression nous induit à penser que la vie est trop dure, et qu’elle n’aime pas ce que l’on représente. Que seule la douleur est clé de notre existence.

La vie n’a plus aucun sens, on se sent inutile, invisible aux yeux des autres. Le sens de la vie doit retrouver une mélodie, pour que résonne notre propre musique au milieu des autres.

Voilà ce que j’avais écrit lors de ma dépression, essayant de faire parler les mots sur mes sentiments qui ne faisaient qu’un méli-mélo à l’intérieur de moi.

La vie

Ce mot si petit

Mais si pénible à entendre

Que faire pour le faire taire ?

Nous devons simplement subir

Subir cette misérable vie

On ne voit que cette souffrance

Si présente sur cette terre

Devons-nous vivre ou mourir ?

Mourir un si beau mot à entendre

Mais pour certains si incompréhensif

Mais ils devraient comprendre

S’ils nous aiment vraiment, ils nous laisseraient partir

Partir pour un monde meilleur

En tous cas, bien mieux que celui-ci

On a tellement envie de partir

Mais la peur nous retient là

Là ou on se sent si mal

Le seul mot qu’on retient de cette vie

La haine qui nous fait mal

Journal intime où les mots sauvent la tristesse de la vie

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